Déjeuner et retrouvailles feat Raven Wolf [terminé]

Premier jour de cours et déjà, Merlin prenait plaisir à enseigner malgré cette éternelle rivalité entre Gryffondor et Serpentard. Déjà au temps où il était élève dans la maison des vert et argent, il supportait pas cette idée de clan qu’il n’avait jamais connu à Beaxbâtons. D’ailleurs, en parlant de Beauxbâtons, il avait pu retrouver une connaissance de là-bas : Raven Wolf, son premier béguin d’adolescent et rien qu’en la revoyant, c’était comme s’il avait à nouveau quatorze ou quinze ans, juste avant qu’il n’aille à Poudlard. Peut-être qu’il avait enfin une chance de finir avec la belle brune.

Il s’était donc levé de bonne heure, s’habillant de son costume-cravate noir et de sa robe de sorcier. La seule couleur était le rouge sur la ligne de sa cravate et de sa pochette dans sa poche. Puis, la journée commença par le petit déjeuner mais pas de bol pour lui, il y avait un collègue entre Raven et lui. Tant pis ! Il essaierait de se mettre à côté sans quelqu’un entre eux sur le temps de midi. La matinée se passa bien car il avait surtout cours avec les premières et les troisièmes années. Il ne se gênait pas pour remettre parfois son frère à l’ordre. Il se doutait que Benji était différent à Poudlard de ce qu’il connaissait de lui chez eux.

Enfin, arriva l’heure de midi. Merlin fut le premier à s’y rendre et pour son plus grand bonheur, il vit que Raven était toute seule. L’occasion était rêvée. Il vint s’asseoir à côté et tenta déjà une approche avec elle. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas parlé et hélas, le jeune homme n’avait pas pensé à garder contact avec elle.

- Salut Raven, ça fait un bail !

Oui, pas terrible mais bon, c’était déjà un début !

Raven : -Salut Merlin, oui, en effet, tu as bien changé depuis tout ce temps... Et pas forcément en bien...

Là, elle s’était montrée plutôt froide et Merlin ne voyait vraiment de quoi elle voulait dire « pas forcément en bien ». Bon ok, il avait une réputation de dragueur mais il n’avait jamais eu de relations durables. Et vous savez pourquoi ? Parce que malgré toutes ces années et même s’il devait reconnaître que la brunette lui plaisait toujours autant qu’avant, il ne l’avait jamais oubliée ! Parfois, il lui arrivait de se demander comment aurait pu être les choses s’il avait été la voir ce fameux soir, le soir d’Halloween de leur quatrième année, où il avait prévu de lui avouer mais au lieu de ça, il avait pris peur de se ramasser un râteau et il avait fait demi-tour.

La grande salle commençait à se remplir par les élèves et aussi par les professeurs. Voyant qu’elle lui regardait ailleurs en buvant son jus de citrouille, il reprit :

- Et en quoi ais-je changé en pas forcément en bien ?

Il la vit finir son jus de citrouille avant de le regarder dans les yeux. Il put lire de la colère dans le regard de la jeune femme.

Raven : -Oh, tu as parlé??? J'avais pas vu que tu étais toujours là... Oh bah...
- Ben comme tu le vois !

Il ne comprenait pas trop sa réaction. Cela ne ressemblait pas à la fille dont il était tombé amoureux à l’âge de douze ans.

Raven : -Tu es devenu un dragueur, un baratineur, qui drague pour mettre dans son lit, et bien, désolée, mais je ne ferais pas partie de ton tableau de chasse...

Apparemment, sa réputation de dragueur avait été jusqu’à elle mais ce qui surprit Merlin, ce fut la fin de sa phrase. Elle, faire partie de son tableau de chasse ? Jamais de la vie et puis, il ne comptait pas ses conquêtes, coup d’un soir ou ex. Il s’en fichait du nombre. A la fin, ça finissait toujours par le souvenir de Raven et le regret de ne lui avoir rien dit. Ça le torturait même !

- Bon, ok ! J’ai fait un truc qui ne fallait pas à l’époque de Beauxbâtons, c’est quoi ?

Raven le regarda en soupirant avant de se rapprocher de son visage, lui révélant dans un murmure que lui seul pouvait entendre la terrible vérité :

Raven : -Tu m'as brisé le coeur, voilà ce que tu as fais à Beaubâtons. J'avais acheté une robe exprès pour toi, ta couleur préférée, je l'avais mise exprès pour toi, et j'ai passé la pire soirée de ma vie, j'ai repoussé toutes les demandes qu'on m'a faite, j'en attendait qu'une... Qui n'est jamais venue...

Merlin est figé, interdit. Aucun mot ne voulait sortir de sa bouche. Il était en état de choc et ne faisait plus attention à ce qui se passait autour de lui. Ainsi, c’était réciproque et l’idiot ne l’avait même pas vu. Certes, il avait pu voir qu’elle portait une robe bleue ce soir-là et il avait trouvé qu’elle lui allait à la perfection. Il se donna une claque mentale avant de partir à la suite de son amie. Elle venait de sortir de la salle quand il lui attrapa la main et l’attira dans un coin.

- Je suis vraiment désolé Raven ! Je … Rha quel idiot que j’ai été ! Je te jure ! Je …

Il baissa la tête. Lui aussi avait envie de pleurer mais il était bien trop fier pour le faire devant tout le monde et puis, que diraient les élèves en le voyant dans cet état.

- Je sais que tu avais mis une robe avec ma couleur préférée. En plus, elle t’allait super bien mais j’ai pas osé venir te voir parce que … Tu vas me prendre pour un con ! …

Il releva alors la tête et prit son courage à deux mains. Au moins, il comprenait pourquoi il n’avait pas été à Gryffondor. Pas assez courageux à l’époque. Il planta son regard dans celui de la jeune femme.

- Je n’ai pas osé venir te voir car j’ai cru que … J’ai eu peur ! J’ai eu peur qu’au contraire, tu me rejettes parce que j’avais décidé de t’avouer un truc mais en te voyant avec ce crétin de Quentin, j’ai cru que tu voulais passer la soirée avec lui et en plus, lui aussi aimait bien le bleu ! Raven, je …

Il jeta un coup d’œil autour d’eux mais tous les élèves étaient enfin rentrés dans la grande salle.

- Je t’aime depuis notre première année à Beauxbâtons ! J’ai toujours essayé de te le dire mais la peur de me prendre un râteau et de te perdre me faisait changer d’avis ! Et puis, toi aussi tu m’as un peu brisé le cœur ! C’est qui qui m’avait promis de m’envoyer des hiboux de Durmstrang alors que j’en ai jamais eu ?

Merlin avait rattrapé Raven et l’avait entrainé dans un coin où il fit ce qu’il aurait dû faire neuf ans plus tôt. Il lui avait enfin fait sa déclaration. Eh ben, il était temps mon vieux ! Résultat, il se retrouva avec une belle marque de la main de Raven qui venait de lui mettre une gifle.

Raven : -Tu as raison, tu es un con

Il fut le seul à comprendre les insultes qu’elle lui lança ensuite puisque le français était sa langue maternelle, celle de sa mère, même si la première langue qu’il avait commencé à parler fut l’anglais avant de déménager en France.

Raven : -Quentin... Ce mec est un idiot fini. Tu sais pourquoi il me collait cet imbécile? Justement parce qu'il voulait t'inviter toi, et il voulait te barrer le passage, il en a même pas eut besoin, tu es JAMAIS venu...

Quoi ? Ce crétin avait en fait des vues sur lui !? Merlin ne s’attendait pas à cette révélation. D’un autre côté, ça expliquait pourquoi ce dernier lui collait souvent dans certains cours. Tout à coup, il fit une légère grimace quand elle posa sa main sur sa joue endolorie. Elle n’avait pas été de main morte. Elle lui expliqua ensuite pourquoi elle n’avait pas tenu sa promesse. Il fut surpris quand elle vint l’embrasser doucement. Ce moment-là, il l’avait rêvé depuis si longtemps.

Raven : -Idiot...
- Je sais !

Il lui avait répondu en français.

- Pour me faire pardonner, ça te dirait un rendez-vous ce week-end ? J’ai vu qu’il y avait un super film à Londres ! Mais si on allait enfin diner non ?

Il eut envie de lui prendre la main mais hésita à le faire.

Le jeune homme lui avait proposé un rendez-vous pour le prochain week-end, un petit film au cinéma mais ça ne semblait pas trop intéresser Raven. Tout en continuant en français, elle reprit :

Raven : -C'est comme ça que tu commences toutes tes premières soirées comme ça je parie... C'est hors de question Merlin, va falloir trouver autre chose, je ne veux pas être la fille qu'on oublie après un petit mois de plaisir...
- Je t’ai jamais oublié depuis toutes ces années, comment je pourrais t’oublier après un mois ? Et puis, tu te trompes sur un point : c’est par un restaurant que je commence toujours mes premiers rendez-vous et non au cinéma. Le cinoche, c’est avec les gens que je connais depuis longtemps, jamais avec des inconnues. C’est au cinquième rencart le coup du cinéma !

Bon, tant pis pour le diner. Merlin ira se faire un petit sandwiche en vitesse dans les cuisines avant son prochain cours qui ne débutait pas avant 15h. Maintenant qu’il était prof, il pouvait aller dans les cuisines sans se faire engueuler par un autre prof. Quand il était encore étudiant, il allait souvent tard le soir dans les cuisines pour se préparer un sandwiche. Lors de sa première année à Poudlard, il s’était fait prendre mais l’année suivante, il avait réussi à inventer un sortilége « caméléon », ce qui lui permettait de passer inaperçu. Il l’utilisait alors pour se rendre juste tranquillement pour se préparer à manger.

Raven : -Bon, ce week end, on sort, mais pas côté moldu, je ne connais pas assez, et j'ai des... règles... Par contre, on peut faire un tour au chemin de traverse, je dois acheter des fournitures pour les potions...
- Ouais, pourquoi pas ! Justement, je dois aussi aller acheter des fournitures de potion pour Benji ! Il a une tendance à oublier la moitié de ses fournitures scolaires quand j’ai le malheur de le laisser faire ses courses tout seul et cette année, j’ai pas vraiment eu l’occasion de l’accompagner !

Avec ses candidatures pour le poste de professeur de sortilège, il n’avait pas eu le temps de s’occuper de son petit frère pendant quelques jours et Merlin regrettait de ne pas avoir eu ce temps pour lui.

Raven : -tu m'inviteras au restaurant, on ira faire du shopping... mais ne t'attends pas à ce que je me retrouve dans ton lit aussi facilement
- Avec plaisir pour le resto ! Et ne t’en fais pas, je ne compte pas jusque là, pas avec toi en tout cas !

Ça n’allait pas être simple à Merlin pour se faire pardonner et visiblement, la jeune femme avait mal pris ces explications concernant sa façon de séduire.

Raven : -Benji a en effet besoin d'ingrédients pour ses potions, mais tu iras seul, c'est bien mieux... Tu as pas besoin de moi, tu peux trouver qui tu veux d'un claquement de doigts. Il te suffit de dire "ouf"... Après tout, pourquoi s'embarrasser des préliminaires d'une éventuelle relation, passons directement à la relation, ça vaut mieux non??? Idiot...

Sur ce, elle repoussa en soupirant. Tout à coup, le ventre de la demoiselle se mit à gargouiller. Apparemment, elle avait quand même faim. Le jeune homme ne savait pas comment faire. Sa réputation de dragueur l’avait précédée et pour une fois, ça ne l’arrangeait pas du tout. Lui qui tenait tant se faire pardonner. Tout ça parce qu’il n’avait pas eu assez de courage pour lui avouer ses sentiments.

Raven : -Fais preuve de nouveauté, si tu m'aimes vraiment comme tu le dis, tu trouveras le moyen pour que je te pardonne...
- Ok ! Mais avant de réfléchir à comment je vais tenter de faire preuve de nouveauté, il faut manger. Tu n’as peut-être pas faim mais ton ventre, lui, si ! Allez viens ! Je vais te préparer un truc dans les cuisines et on discutera ! Tu me raconteras comment c’était à Durmstrang et moi de Poudlard durant nos dernières études ! Qu’en dis-tu ?

La jeune femme hocha la tête quand il lui proposa d’aller manger en cuisine. Ils descendirent donc au sous-sol. C’était rare que des sorciers mettent les pieds dans les cuisines mais Merlin en avait l’habitude. C’était l’un des endroits qu’il connaissait le mieux et où il pouvait parfois se réfugier. Personne ne pensait jamais venir le chercher là lorsqu’il était étudiant. Pendant que des elfes proposèrent des petites pâtisseries, le jeune homme se mit aux fourneaux. Enfin, à la cuisinière plutôt. Il demanda à un elfe de lui apporter quatre œufs, des pains sandwiches, du gruyère râpé, des lardons fumés en petit morceau et des morceaux de tomate coupés en petit dés.

Raven : -Dumstrang... Ma toute première année, j'ai rencontré un très jeune élève, Caesar... Par contre, niveau potions, y'a pas photo, ils sont bien meilleurs qu'à BeauxBâtons. Le prof n'en est pas revenu d'ailleurs quand le premier jour, il m'a demandé de faire une potion à leur niveau, en sachant qu'ils ont de l'avance et Beaubâton, du retard... J'ai réussi, au début, on se moquait de ma provenance, ensuite, on m'a respectée... Bon, il m'arrive encore de faire des erreurs bêtes, surtout quand je suis stressée mais bon...
- C’est comme en sortilège, c’est bien mieux ici qu’à Beauxbâtons mais ce qui m’a le plus choqué lors de ma première année ici, c’était la compétition et cette histoire de maison ! T’imagines même pas comme ils peuvent être stupides et méchants entre eux pour prouver que leur maison est bien mieux que les trois autres et je dois qu’à Serpentard, ce sont les plus prétentieux. Du moins de mon point de vue !

Il commença à casser deux œufs dans un plat et les battit avant de verser le liquide sur la plaque. Il y mit rapidement le gruyère, les lardons et les morceaux de tomate avant de prendre une spatule et de fermer les côtés pour ne former qu’une forme rectangulaire. Il lui arrivait de faire ça pour manger vite à la maison et son frère adorait.

- Et il y avait aussi cette histoire de pureté ici qu’il n’existe pas en France. Niveau apprentissage, c’est super bien à part la compétition entre maisons mais en ce qui concerne cette haine envers les nées-moldus, je préfére largement Beauxbâtons où là, que tu sois Nées-moldus, sang-mêlés ou sang pur, on s’en fiche complétement !

Une fois que l’omelette fut prête, il prit le sandwiche dans lequel il coupa pour mettre l’omelette dedans et le déposa sur un assiette qu’il tendit à Raven avant de partir faire la sienne.

- Bon appétit ! Dis-moi ce que tu en penses !

Merlin entraina donc Raven dans les cuisines où pendant qu’il préparait un sandwiche-omelette, les deux jeunes professeurs parlaient de leur vie loin de l’un l’autre.

Raven : -Il ne faut pas toujours s'arrêter à ça, il ne faut faire aucune généralité, il y a toujours des exceptions. Par exemple, toi quand tu étais ici tu... Non mauvais exemple, tu étais prétentieux, ça se sent. Non, le professeur Rogue, lui c'était pas un serpentard comme les autres...

Il ne fallait pas faire de généralité mais c’était ce qu’elle était entrain de faire avec lui sans même savoir le genre d’élève qu’il avait été. S’il avait été un étudiant sérieux en cours et sympathique à Beauxbâtons, il l’était resté en arrivant à Poudlard. Certes, il avait commencé à avoir ses premiers émois amoureux dans cette école. Mais contrairement à certains serpentards, il n’avait jamais été jusqu’à s’en prendre à des gryffondors pour les provoquer. Est-ce que je vous ai déjà dit qu’il était sorti vers sa dernière année avec un gryffondor ?

Raven prit le sandwiche qu’il avait fait pour elle avant de s’attaquer au sien et la rejoignit pour manger. Il l’écouta toujours. Une pointe de muscade ? Il avait horreur de mettre des épices dans son omelette mais c’est vrai qu’il aurait pu en mettre dans celui de la jeune femme.

- Ou alors, chacun ses goûts pour ce qui est de la cuisine mais pour ce qui est des potions, là je suis d’accord avec toi !

Puis, la jeune femme lui demanda si elle lui avait déjà parlé de son père. Ah, le professeur Rogue !

- Oui, il me semble ! Il était professeur de potion ici avant de finir directeur de l’école durant l’année de la bataille de Poudlard !

Tout à coup, une voix interrompit Merlin. Il s’agissait de son jeune frère, Benjamin. Que faisait-il ici ?

Benjamin : - Bonjour professeur Wolf ! Euh … Professeur Matthews …
- Benji, je t’ai déjà dit que tu pouvais m’appeler comme d’habitude et puis, Raven est une amie de longue date ! (se tournant vers Raven) Je ne pense pas que ça te dérange si mon cher petit frère m’appelle par mon prénom en dehors des cours ?

Il avala la dernière bouchée de son sandwiche avant de reporter à nouveau son attention sur son frère. Si certains élèves pouvaient être considérés comme chouchous de leurs parents qui étaient professeurs, ça pouvait être le cas avec Benjamin mais Merlin n’était pas pour le favoritisme. Cela n’apprenait pas l’élève à retenir de ses erreurs.

- Laisse-moi deviner ! T’as fait une connerie c’est ça ?

L’aîné posa alors un regard sévère sur son cadet qui baissait aussitôt la tête. Il savait ce qu’il l’attendait et ça n’allait pas être la joie.

- Excuse-moi Raven mais je dois aller voir ce qu’il a fait !

Merlin suivit son frère jusqu’à l’extérieur de la cuisine. Le gamin avait bien fait une bêtise mais c’était pas le genre de bêtise à laquelle le jeune professeur s’attendait. Benjamin avait eu la mauvaise idée de vouloir jouer avec sa balle de tennis et il avait cassé une vitre au troisième couloir. Il se retrouva cependant avec une retenue avec son frère pour le surveiller. La punition ? Nettoyer sans magie la salle de classe de sortilège. Merlin était sévère avec lui mais il aimait aussi la discipline comme son père.