Rendez vous Hebdomadaire [Lycaon] [FINI]

Un rendez-vous hebdomadaire. J'avais eu cette idée dans l'espoir de le transformer en quelqu'un qui ne me donnerait pas envie de vomir chaque fois que je le regarde. C'est mieux pour un fiancé, non ? Physiquement, je ne changerais rien. Il est super mignon mais bon, autrement, y'a du boulot... Quand on m'avait demandé de me fiancer avec lui, je savais que c'était une certaine assurance pour garder mon père en laisse. Mais, au moins, ils ne m'ont pas choisi un laideron. Je me rendis près du lac et le vis assis. Il était en train de lire un livre moldu. Quelle idiotie ! Il se retourna à mon arrivée et me salua. Je m'assis près de lui et lui arrachai le livre des mains :

"Tu devrais arrêter de t'abrutir avec des conneries pareilles..."

Il me supplia de lui rendre. Oh, pathétique... Et puis son histoire de loup, ou je ne sais quoi, sérieusement ?! il me sourit comme s'il allait m'attendrir avec cela. Puis, il posa un baiser sur mes lèvres. Il avait déjà plus de chances comme cela. Mais lorsqu'il tendit la min, je l'écartai en souriant.

"Et le loup, est-ce que à la fin, il réussit enfin à faire comprendre au petit chaperon rouge qu'être méchant, c'est le pied ?"

Je souris encore avec un air méchant. Il a peur de moi. Et j'adore ça ! Cela fait-il de moi un être horrible et sadique ? Sûrement. Est-ce que j'en est quelque chose à faire ? Absolument pas, non. Le livre toujours à bout de bras, j'attendis sa réponse.

Il me fit un petit cours philosophique sur la facilité d'être méchant et sur le plaisir que procurait la gentillesse. Le pauvre petit. Il ne savais pas de quoi il parle. Normal, il n'avait jamais torturer quelqu'un. Oh, oui, ça, ça rapporte du plaisir. Je haussai les épaules montrant que je m'en fichais. Je n'allais certainement pas rentrer dans ce jeu-là.

Il me raconta ensuite ce qui arrivait au loup. Raison de plus pour laquelle ce livre n'était qu'un tissu d’âneries et qu'il méritait de brûler. Un sourire étira mes lèvres lorsqu'il me promit d'être une semaine à mon service si jamais je lui rendais ce livre. Mon cerveau de méchant carburait déjà, imaginant pleins de supplices. Pourtant, je répondis en me levant :

"Tu veux ton livre ? Alors viens me le prendre au lieu de gémir comme une fillette ! Frappe-moi pour le récupérer bon sang !"

Il cria être le roi du monde et honnêtement, je n'eus pas le cœur à le ramasser. Je me sentais pareil. Puissant et inarrêtable. C'était chouette. Il me remercia en affirmant qu'il n'y avait rien de mieux et pour la première fois, je me découvris un point commun avec mon fiancé. Je repartis à toute allure. Je fonçait entre les cerceaux du terrain de Quidditch manquant de le prendre. Finalement, j'atterris et descendis du balai.

"Ah, ça fait du bien !"

Je posai mon balai contre un arbre et allai m'allonger près du lac, ma tête sous les bras profitant du soleil qui était encore présent malgré l'automne qui avançait. Je me sentais bien.

Il vint s'asseoir près de moi et me caressa les cheveux doucement. Avec un sourire, je garde les yeux fermés. Il me murmure qu"il ne fera jamais du mal intentionnellement. Mon sourire s'évanouit quelque peu. Pourquoi fallait-il qu'il rende tout compliqué ? Je me redresse près de lui et le regarda dans les yeux :

"Tu as tort. Tu as choisi ton camp. Même si c'est le mauvais mais bon. Soit. Cependant, pour faire gagner ton camp, ne croit pas que tu vas devoir rester les mains propres. Tu crois que ton héro, Potter, il a utiliser la diplomatie pour tuer ton père ? Non. On est en guerre, là. Et tu es bien naïf si tu crois pouvoir tout réparer par le bien."

J'hausse les épaules appuyant mes paroles et je rajoute :

"Et puis, tu dis ne vouloir faire souffrir personne,mais dans le fond, tu penses que ça leur à fait plaisir à tes parents, de te voir les trahir ? A ta famille ? Tu as fait du mal aux personnes qui sont censées être les plus importantes pour toi. Et en plus, même si ton père devient tout à coup gentil, tu crois que Potter et sa bande vont le laisser en paix ? Et ta mère ? Non, il n'y a plus de retour en arrière possible. Ta famille ne sera jamais unie et heureuse, et tu sais quoi ? C'est toi qui les a privés de ça."

S'il ne le fait pas qui le fera ? C'est une bonne question. Mais le mal est tellement répandu partout qu'essayer de le vaincre revient à vider l'océan à la petite cuillère. Il me parle de son chien qu'il a écrasé et je me souviens de la première personne que j'ai tué et de cet affreux vide qui m'avait enveloppé. Je n'avais pas pu me contrôler, c'était un soir de pleine lune. Et pourtant, je m'étais senti mal. Mais après mon père m'avait appris à apprécier, et je lui en était reconnaissant. Je comptais bien faire la même chose pour Gabriel.cela voulait-il dire que je n'avais plus d'émotions pour autant ? Je ne penses pas. Et si c'était le cas, pourquoi me sentais-je si bien, là maintenant ?  Je me relève le dégageant doucement. je n'aime pas ce sentiment de bien-être qui m'enveloppait. Je secoue la tête et le fixe durement :

"Et bien, sache que si jamais la guerre éclate, nous serons adversaires. Et je n'hésiterai pas une seule seconde à te tuer."

Il essaya un instant de s'imaginer sous les ordres de Gabriel mais cela lui semblait tellement insensé... Il l'embrassa en souriant de sa blague. De toutes les manières, mon fiancé serait sûrement incapable de donner des ordres à quiconque. Il était trop gentil pour cela. Ou trop naïf. Il me dit ensuite qu'il me laisserait le tuer et je reste interdit ne sachant pas quoi riposter. Finalement je dis :

"Et bien... Tu as tout faux... Je ne sais même plus quoi te répondre là..."

J'hausse les épaules une seconde fois. S'il y avait une guerre, alors il mourrait sûrement le premier s'il ne voulait faire de mal à personne de sa famille.

Il me prend la main puis me sourit. Bon sang, qu'il pouvait être lourd avec sa gentillesse. Je venais le menacer de le tuer sans scrupules et il me prenait la main ? Dans quel monde vivons-nous ? Je comprends maintenant qu'essayer de le raisonner revint à parler à un mur. La preuve est là, sa famille le torture depuis des lustres et il continue à l'aimer. Il prit son sac et me demande ce qu'on allait faire. Si on continuerait notre "rendez-vous en amoureux". Je souris et lui sauta dessus et le renversant sur le sol, un peu violemment peut-être. Je lui maintiens les poignets sur le sol en lui disant :

"Qu'on se mette bien d'accord chéri, on est pas des amoureux. Si je t'ai fait venir ici, c'est pour te corrompre."

Je souris encore puis l'embrasse sur les lèvres.

Il me dit qu'il est incorruptible et je commence à croire qu'il a raison. Il répond à mon baiser, cessant de bouger pour se dégager. Finalement, avec toutes les peines du monde (ce qui me fait peur d'ailleurs), je me dégage de lui et m'asseyant à ses côtés un peu haletant. Assis, je le dévisage. J'avais eu d'autres hommes dans ma vie, certains que je pensais aimer vraiment. Mais je n'avais jamais ressenti ça. Ce dégoût mêlé d'envie. Cette envie de le torturer autant que de l'embrasser. Finalement, je lui répondis :

"Ouais, j'avais remarqué..."